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Qu'est-ce que le Répertoire ?

Les possibilités de faire évoluer les enseignements au sein de son établissement sont multiples et il n'est pas toujours simple d'avoir une idée de la réussite de son initiative. Le Répertoire a pour objectif de recenser un maximum de ces expérimentations et réussites récentes dans le milieu des écoles d'ingénieur·es, notamment celles impulsées pour la majorité par une forte demande étudiante. Le détail de ces retours d'expérience est donné dans le but d'inspirer d'autres groupes locaux étudiants dans leur démarche d'inclusion des enjeux énergie-climat et des sciences humaines et sociales (SHS) dans leur cursus.

Afin de donner une véritable plus-value à ce Répertoire, l'analyse critique de ces retours d'expérience (par les personnes motrices dans les projets concernés) est encouragée, tant qu'elle reste bienveillante et cadrée par les valeurs du mouvement Ingénieur·es Engagé·es. Les freins au changement, lorsqu'il y en a, sont également mentionnés sans filtre, mais l'objectif du Répertoire est de donner dans l'idéal des astuces pour surpasser ces difficultés et non de tomber dans un simple “name and shame” contre-productif.

Le groupe Changer les Formations tient à remercier chaleureusement toutes les personnes ayant apporté un retour d'expérience individuel, ainsi que les organismes ayant apporté leur contribution à l'étoffement progressif de ce répertoire.

Liste des initiatives

Universités de Technologie (UT)

UTT (Troyes)

Dernière mise à jour : Mai 2020

C'est grâce à l'expertise et la volonté d'une partie de l'équipe de recherche interdisciplinaire sur la transition et la soutenabilité des systèmes sociotechniques (CREIDD), accompagnée de quelques échanges avec des enseignants de l'UTC (Compiègne) que se construit une formation d'ingénieur pluritechnique en 5 ans dite perma-ingénieur.

Le projet a vu ses premières fondations posées en 2017 et a été consolidé par des travaux conjoints avec des étudiants et enseignants chercheurs de l'UTC au cours du printemps et de l'été 2019.

Cette construction a été multi-parties prenantes : étudiants, enseignants, chercheurs, administratifs,… La part d'enseignants a été assez grande au début du projet, la part des étudiants venait de manière régulière pour alimenter le travail initialement fait (accompagnés de quelques administratifs de temps en temps), surtout pour affiner des propositions, en valider d'autres.

Pour le moment, pas de cours classiques (type CM, TD, TP) lancés, mais une validation par certaines instances de l'UTT pour ouvrir certaines unités d'enseignement en septembre 2020 (report possible suite à la situation sanitaire). Des situations pédagogiques expérimentales à l'extérieur des murs de l'Université ont été proposées à des étudiants, avec des retours très favorables pour la plupart.

C'est le fait d'avoir engagé tout le monde dans le projet qui a permis le succès : étudiants qui se sentent mal, administratifs, profs qui sont engagés depuis longtemps. Il y a aussi une incompréhension de la part de certaines personnes (bloquées dans des schémas de pensée). C'est bien d'avoir des gens avec différents niveaux de réflexion pour ne pas que cela soit trop dur. La pression étudiante a également été un moteur : la mobilisation enseignante seule n'impliquait rien, mais quand les étudiants ont commencé à boycotter les stages, les administratifs ont commencé à paniquer. Les universités ont réalisé que les critères d'évaluation commençaient à changer.

C'est quelque chose qui prend beaucoup de temps. Certains enseignants ont des cours qui n'a pas changé depuis longtemps, l'inertie est souvent forte. Il y a eu un comité de direction élargi pour parler de la transition écologique, avec la présence d'étudiants. Il y a depuis une vraie communication étudiants - enseignants. Besoin de l'investissement des profs mais aussi de pression de la part des étudiant·es, notamment efficace lorsque l'image de l'école (via remise en cause du classement inter-école avec de nouveaux critères) est remise en question. Le partage de témoignages de dissonance cognitive entre profs et étudiants a créé une réelle résonance.

A noter qu'à l'UTT, il existe déjà un master spécialisé IMEDD qui fait des enseignements type ACV et éco-conception depuis longtemps. La démarche du cursus perma-ingénieur va encore plus loin en visant à dispenser les enseignements nécessaires sur l'intégralité du cursus supérieur jusqu'au titre d'ingénieur.

Une réflexion est envisagée pour la diffusion du projet et des ressources à un plus large public. Pour les situations pédagogiques : voir le site du CREIDD

Instituts Polytechniques (INP)

INP Toulouse - ENSEEIHT

Dernière mise à jour : Janvier 2021

Sous l'impulsion du groupe local Ingénieur·e·s Engagé·e·s n7, répertorier les cours au niveau des enjeux généraux que pouvait faire ce groupe a été une première étape, en se basant sur les intervenants toulousains possibles.

Après une tribune soulevant la nécessité de la formation à ces enjeux et le relais à l'administration, le groupe en charge de l'initiative a été invité en Comité de Formation pour présenter le plan d'action, et trois axes ont été validés :

  • Un groupe de travail avec pour objectif d'aboutir à un tronc commun de 1A sur les thématiques énergie, climat, système etc… Ce groupe de travail pourra s'appuyer sur les cours déjà en place à l'ENSEEIHT, et les compétences de chacun. L'objectif premier du Tronc Commun sera de donner aux étudiants ingénieurs les clés pour comprendre les grands enjeux d'aujourd'hui, dès le début de la scolarité;
  • Un groupe de travail sera chargé de trouver de quoi mettre dans chaque matière une parenthèse où l'enseignant parlerait des enjeux de la matière qu'il présente, les controverses etc… Ce Groupe de travail aura besoin de beaucoup d'étudiants, qui seront force de proposition, de sorte à ce que les enseignants de chaque matière prennent les travaux tout faits et les incorporent à leur enseignement. Le but de ces intervention est de nourrir la culture générale de chacun sur les impacts des technologies, leur utilisation, et les alternatives qui existent;
  • Un groupe de travail se concentrera sur la création d'une option en Sciences Humaines et Sociales (SHS). Malgré l'existence d'un département SHS à l'ENSEEIHT, il est plutôt prévu d'inviter des intervenants des écoles environnantes (réseau Ingénium, différents acteurs toulousains, …). Cette option accessible aux second semestre de la 1A et 2A aura pour objectif d'ouvrir à une vision plus large sur la technique, sur les enjeux sociaux de ceux-ci, et sur l'aspect systémique des enjeux d'aujourd'hui;

Tous les Groupes de Travail sont constitués d'étudiants et d'enseignants des différents départements de l'école, l'objectif est la co-construction.

La Fresque du climat sera faite à tous les nouveaux entrants à l'ENSEEIHT. La première session a eu lieu en septembre 2020 avec un bloc de 3 heures, réalisée de manière dématérialisée.

Les premières réunions de chaque Groupe de Travail (GT) sont désormais programmées, et auront d'abord pour but de définir les objectifs et les méthodes de travail de chacun de ces GT.

INP Toulouse - ENSIACET

Dernière mise à jour : Décembre 2020

En 2017, en cohérence avec les préconisations de la CTI pour faire évoluer les compétences des ingénieurs pour le monde de demain, l’INP-ENSIACET réalise un état des lieux et un référencement de ses modalité d’enseignement/apprentissage en rapport avec les enjeux du développement durable (autre que le pilier environnemental).

Ceci amène l’ENSIACET, à mettre en place un groupe de Travail « Devenir Ingénieur Responsable et Ecocitoyen » pour développer et proposer des dispositifs de formation offrant au futur ingénieur la possibilité que sa compétence puisse également s’exercer dans des dimensions aussi diverses que la gestion des risques, la prise en compte de l’incertitude de son action et des contextes, la prise de décisions socialement et éthiquement responsables, une réflexion critique sur les limites de son expertise, etc. L’Unité d’Enseignement DIRE “Devenir Ingénieur Responsable et Ecocitoyen” est mise en place en 2018 pour développer la place des SHS dans la formation. Cette UE regroupe 3 sous-thèmes : “Ouverture personnelle et Projet professionnel”, “Interagir dans son environnement professionnel“ et “Enjeux sociétaux et responsabilité de l’ingénieur” Ainsi, à ce jour, tous les élèves ingénieurs de 1ère année (Niveau L3, étudiants et apprentis) bénéficient d’un enseignement intitulé « Soutenabilité sociétale / Enjeux du 21ème siècle » : consacré aux notions de développement durable et de transition sociétale (cours introductif + passage du Sulitest (test de connaissances international sur la durabilité)).

→ Semestre 1 : 4h20 de CM + passage du Sulitest + TD en pédagogie active « Approche systémique des enjeux de la soutenabilité sociétale » 2h40 + TD en pédagogie active« Communiquer le DD à mon patron » (dédié aux apprentis) 1h20

→ Semestre 2 : TD en pédagogie active « Questions socialement vives » ou TD « Responsabilité de l’ingénieur » 4h + Fresque du climat 3h

→ L’enseignement pour les Semestre 3 et 4 (Niveau M1) est en cours d’élaboration et s’oriente vers les actions de collaboration /participation (prendre part (démarche individuelle), contribuer (de l’individu vers le collectif), bénéficier (du collectif vers l’individu))

→ Semestre 5, (Niveau M2), tous les étudiants repassent le Sulitest pour apprécier leur évolution sur leurs connaissances des enjeux sociétaux (énergie, déchets, eau, éducation, égalité F/H, conférences internationales, diversité culturelle, biodiversité, santé, …) Pour ce semestre 5 les étudiants choisissent un parcours de formation, certains sont davantage orientés sur les enjeux sociétaux : parcours ingénierie du DD et parcours éco-énergie par exemple.

Dans leur cursus des conférences leur sont aussi proposés en lien avec ces préoccupations :

- 2020 et 2021 : Conférence « A la recherche de cohérence » avec le visionnage du film d’Agathe Peyre sur comment vivre en accord avec ses valeurs;

- 2019 : Conférence de F. Dubet « La fabrique des inégalités scolaires. Que serait une école juste? »;

- 2019 : Conférence de V. Becquet « S'engager au cours de ses études supérieures : motifs, formes et apports de l'engagement »;

- 2018 : Conférence de Y. Ferguson « Pourquoi les filles sont-elles nulles en math ? Discussion sur le genre

En parallèle à ces actions, sur leur terrain de mise en œuvre, des recherches collaboratives sont menées entre praticiens (enseignants-chercheurs, ingénieurs et conseillers pédagogiques, …) et chercheurs en sciences de l’éducation et de la formation dans le cadre du Lieu d’éducation associé à l’Institut français de l’éducation (LéA INPLIQUES) pour amener des éléments de compréhension aux deux questions suivantes :

- En quoi doit consister la formation d’étudiants capables d’apporter des réponses aux enjeux sociétaux dans leur vie professionnelle et citoyenne en dépassant le cadre actuel de l’enseignement supérieur ?

- En quoi doit consister la formation/le développement professionnel des enseignants pour s’approprier les nouvelles modalités d’enseignement-apprentissage adossées à la formation des étudiants ?

Elles conduisent à de la production de savoirs dans le champ de la pédagogie universitaire :

- C. Sablayrolles, J-P. Belaud, M. Aufray, J. Huez, Retour d’expérience sur la mise en place d’une activité de jeu de plateau en vue de favoriser la prise de conscience de la pensée cycle de vie pour des élèves-ingénieurs, Colloque Changements et transitions, enjeux pour les éducations à l’environnement et au développement durable, Toulouse, Novembre 2017

- J. Huez, V. Pivon, A. Peyre, R. Teisserenc, V. Gerbaud, J-Y. Rossignol, C. Michaud, S’auto-positionner avec la compétence « agir/ penser en complexité » dans un processus portfolio d’apprentissage – Cas d’un public hétérogène en Mastère spécialise Eco-ingénierie, ADMEE Europe, Luxembourg Janvier 2018

- N. Hervé et J. Huez, Problématiser les futurs pour enseigner des questions socialement vives : un enjeu de professionnalisation, Colloque international pluridisciplinaire Changement et professionnalisation, ENSFEA, 3 et 4 décembre 2019.

- A. Peyre, V. Durrieu, Nouons ensemble les (en)jeux du développement durable, QPES, Brest, Juin 2019

- C. Coufort-Saudejaud, O. Dechy-Cabaret et C. Hahn, Retour d’expérience sur un dispositif de Réflexivité et de Contextualisation en formation d’ingénieur par Apprentissage : RéCAp ; QPES, Brest, Juin 2019

Grenoble INP / Université Grenoble Alpes (UGA)

Dernière mise à jour : Décembre 2020

Là aussi, la démarche est née du groupe local Ingénieurs Citoyens (rattaché à IE et ISF).

C'est la création et la diffusion d'un sondage en 2018 à l'attention de l'intégralité des étudiants des 6 écoles de Grenoble INP et de Polytech Grenoble qui a marqué le début de l'initiative d'évolution des formations. Fort de 700 contributions, dont 400 intégralement exploitables, il a mis en lumière les demandes étudiantes concernant la formation aux enjeux environnementaux, si possible via des formats pas ou peu utilisés comme des études de cas concrets.

Plusieurs rencontres des étudiants du groupe local avec l'administration de Grenoble INP ont fini par déboucher par la création au long de l'année 2018-2019 d'un cycle de conférences baptisé Science et Conscience, conférences dans lesquelles sont abordées diverses thématiques telles que les défis face au développement durable ou la responsabilité sociétale de l'ingénieur. Dans cette démarche, l'administration a servi un temps de relais de communication afin de toucher le public le plus varié possible, tandis que le groupe étudiant a géré le reste. Néanmoins, la dynamique est restée fragile et remise en question par l'administration, notamment après une conférence trop critique des formations ingénieures. Le souhait des étudiants d'obtenir un engagement plus fort se fait tout de même sentir et une réflexion sur la création d'une nouvelle dynamique, à partir d'un sondage réactualisé, est en cours. Une tribune "brise-glace" a été rédigée en ce sens, appelant à la mobilisation étudiante pour lui donner et poids et entamer une discussion franche.

D'autres démarches sont également en cours de lancement, notamment avec la formation de groupes de travail regroupant des jeunes Alumni.

Instituts Mines-Télécom (IMT)

Collectif inter-écoles IMT : Mouvement TForC

Dernière mise à jour : Janvier 2021

Lancé en Décembre 2019, ce Mouvement a pour volonté de faire circuler les retours d'expérience des projets locaux et pour porter une même voix concernant le manque de formations sur les enjeux actuels dans les différentes écoles : IMT Mines Albi, IMT Lille Douai, Mines de Saint-Etienne, IMT Atlantique, IMT Mines Alès, IMT Business School, Telecom Sud Paris, Telecom Paris Tech.

Point intéressant, le Mouvement TForC (Transitions et Formations Citoyennes) est composé uniquement d'étudiants mais dispose de soutiens associatifs (La Fresque du Climat, The Shift Project,…). Une quinzaine d'étudiants sont référents. D'une rencontre avec les directeurs des formations et responsables DD en juin 2020, a suivi la mise en place d'une stratégie à l'échelle de l'Institut Mines Télécom pour traiter de ces enjeux. Plusieurs groupes de travail ont été initiés, composés d'Enseignants Chercheurs, d'Ingénieurs Pédagogiques, de membres des administrations de toutes les écoles et d'étudiants élus et non élus. Ces groupes de travail visent à intégrer dans la stratégie globale de l'IMT et dans toutes les formations, les enjeux de la Transition Écologique et Sociale.

Le Mouvement TForC a mené différents travaux pour alimenter les réflexions tant au niveau local de chaque école qu'au niveau de l'IMT. L'objectif principal de ces travaux est de faire évoluer les cursus à différents niveaux :

  • Le premier est la création d’un tronc commun pour apporter un bagage nécessaire aux étudiants pour comprendre les enjeux environnementaux et sociétaux. Une approche d’un socle de connaissances semble donc fondamentale. Une approche complémentaire, celle par compétence reste aujourd’hui une approche, permettant des “savoir agir complexes”. Cette approche devrait permettre de rendre ces tronc communs concrets, pour assurer que les ingénieurs soient en pleine capacité d’agir lorsqu’ils intégreront les entreprises : l’inspiration actuellement se fait par des référentiels existants, comme celui de l’IFE, celui des ODD, et celui du Manuel de la Grande Transition qui sont des sources d’inspiration.
  • Le deuxième est de faire évoluer TOUS les cours existants pour qu’ils prennent en compte ces enjeux lorsque cela est possible. Cela implique la formation des équipes pédagogiques qui peuvent être désarmées face à ces notions qu’elles ne maîtrisent pas.
  • Le troisième est de rendre responsable les étudiants pour qu’ils puissent agir dans leur futur professionnel et personnel. Cela correspond à la mise en place de méthodes pédagogiques alternatives, mettant l’esprit critique, l’éthique et la résolution de problèmes au cœur d’une réflexion amenant l’étudiant à prendre des décisions répondant à ces enjeux.

Différents travaux menés à ce jour par le Mouvement TForC :

  • Un état des lieux des cours existants dans les écoles sur les enjeux de la Transition Écologique et Sociale (TES).
  • Une enquête auprès des étudiants de l'IMT pour vérifier la cohérence du projet avec les demandes et besoins étudiants (près de 1800 réponses)
  • Un socle de connaissances fondamentales pour appréhender au mieux ces enjeux.
  • Une enquête auprès des étudiants pour « évaluer » les enseignements de la TES issus de l'état des lieux (en cours)
  • La participation active aux groupes de travail locaux et de l'IMT (en cours)
  • L'organisation de plusieurs événements dans les écoles (en cours)

IMT Mines d'Alès

Dernière mise à jour : Mai 2020

Un collectif d'environ 15 élèves de 2A/3A et quelques personnes de l'administration de l'IMT Mines d'Alès ont lancé une nouvelle dynamique dans les enseignements en avril 2019, ayant donné lieu à une première journée banalisée le 3 Mai 2019 avec un programme peu construit mais efficace.

Les mois suivants, de mai à septembre réflexions, diverses communications avec l'administration, à l'élaboration d'un syllabus pour deux nouvelles journées banalisées. Ainsi, le 23/10 et le 07/11, les premières Journées Ingénieurs Citoyens (JIC) voient le jour. A terme, c'est un module de 50 heures que cette démarche souhaite voir concrétiser. Le syllabus des JIC 2019 est consultable ici.

Ces JIC ont permis d'établir un retour d'expérience succinct. Les cours se sont très bien déroulés, sous forme d'ateliers participatifs, d'une conférence et d'une table ronde. Le très bon retour des étudiants sur le fait d'avoir des ateliers faits par d'autres étudiants et la très bonne communication avec l'administration permettent de distinguer les points forts actuels, mais la revendication de base de ce collectif (mettre un module sur les enjeux environnementaux, économiques et sociétaux en tronc commun) n'a pas encore été mise en place. L'absence de crédits associés, quant à elle, n'a pas forcément désengagé les étudiants dans leur travail.

Concernant l'objectif à plus long terme, il s'agit de la refonte globale de la formation pour l'intégration des enjeux sociétaux et écologiques. Le contact avec les étudiants élus au CA pour les revendications est établi et la direction générale a proposé une rencontre le 4 juin en visioconférence avec toutes les écoles représentées. Ceci a abouti à un travail autour de l'état des lieux de ce qu'il se fait au niveau des formations.

Un travail sur les valeurs en amont de la création de la formation s'est également révélé nécessaire. Il se penche davantage sur le fond avec les journées organisées localement.

La composition du groupe est uniquement étudiante, et se heurte à la remise à niveau constante des personnes intégrant le projet. C'est également compliqué d'intégrer les enseignants chercheurs à cette échelle là pour le moment, du fait de l'absence de cadre bien défini.

IMT Atlantique (Nantes, Brest, Rennes)

Dernière mise à jour : Janvier 2021

C'est en 2018 que commence à voir le jour le Projet Formation à l'IMT Atlantique, d'abord sur le campus de Brest puis celui de Nantes début 2019, à l'initiative du bureau étudiant du développement durable (BDD) de l'école.

Ce projet a d'abord consisté en une retouche des formations déjà dispensées, mais de plus gros projets sont en préparation :

  • La réappropriation de la Semaine Etudiante du Développement Durable (SEDD) par le BDD;
  • Une formation à la Fresque du climat, report ultérieurement du fait du COVID-19.

IMT Atlantique dispose de quelques spécificités par rapport aux autres écoles du groupe IMT :

  • L'accès à une formation “transition énergétique et environnementale” qui donne une “carte verte” à l'école, vu qu'elle coche beaucoup des cases vu de l'extérieur;
  • Une UE DDRS (développement durable responsabilité sociétale) où les étudiants sont notés sur leur participation à une association étudiante (point positif : engagement dans une asso, point négatif : peu d'engagement associatif possible après le semestre A1). L'engagement noté, alors que certains objectifs d'asso sont en contradiction avec les méthodes de notations, pose également problème.
  • L'existence de premières conférences estampillées “DD”;
  • Des élèves impliqués dans le réseau DDRS.

Malgré tout, pas mal de points négatifs sont encore à déplorer du point de vue étudiant :

  • Beaucoup de cours s'opposent à toutes ces valeurs, et représentent un volume horaire plus élevé (lean management, ville connectée…)
  • Très peu de retours critiques dans les matières techniques, au mieux l'environnement et/ou les travailleur·euse·s sont des variables à quantifier. La problématique sur la cohérence des cours où l'environnement est réduit à un coût supplémentaire dans le système existant a aussi été relevée.
  • Dès la deuxième année une option par an doit être choisie. Or, il y a une grosse disparité de traitement en fonction des spécialités. Par exemple, la filière TEE est très sensibilisée aux notions environnementales, à l'inverse de la filière DASCI pour qui la plupart de ces notions ne sont pas abordées, mais dont la nature même de la spécialité rend cette intégration plus complexe.

C'est ce qui a mené à l'idée d'essayer de modifier les cours de TAF (options de 2A/3A) pour que chaque TAF ait une UE centrée autour des enjeux écologiques. La prise de contact avec des élèves de ces TAF pour voir leurs idées a été suivie d'une proposition aux profs / respos de TAF / d'UE concerné·es pour voir l'applicabilité de l'idée. Dix-sept retours de professeurs ont été recensés mi-2020.

En complément, un syndicat étudiant prend forme. Celui-ci se veut notamment critique du vocabulaire employé, à caractère sociétal et non social, mettant en avant le développement durable (qui sous-entend souvent le concept de croissance verte)… Au devant de l'écoute et des avancées récentes au niveau du Groupe IMT, la confrontation semble toutefois être une option moins considérée ces derniers temps. Un groupe-relais d'étudiants s'est aussi constitué pour faire un rapport sur les conditions d'études particulières liées à la situation actuelle.

IMT Lille Douai

Dernière mise à jour : Janvier 2021

La formation des élèves ingénieurs autour des valeurs DD&RSE fait partie de la pédagogie d’IMT Lille Douai depuis sa création, notamment par l’intégration de formations spécifiques et ciblées dans les cycles de spécialisation M1-M2. Sous l’impulsion d’un collectif d’étudiants de l’Institut Mines-Télécom, qui revendique la valorisation d’une démarche sociétale dans le cycle de formation initial, et en s’appuyant sur les directions fonctionnelles des écoles et de la Direction Générale de l’IMT, les écoles dont IMT Lille Douai ont décidé d’enrichir les programmes de formation. A la rentrée 2020, IMT Lille Douai a mis en place un parcours d’initiation pour tous les entrants de niveau L3, élèves sous statuts étudiants ou statuts apprentis. Ce parcours est construit autour de :

  • 4 conférences sur des thématiques initiées au sein des unités de recherche et d’enseignement, en lien avec les enjeux environnementaux et sociétaux et 1 conférence sur la démarche DD déployée au sein d’IMT Lille Douai.
  • La mise en place d’ateliers de la Fresque du climat, qui permet de comprendre de manière ludique et interactive le fonctionnement du climat et les raisons de son dérèglement.

Cette fresque du climat se traduit par une sensibilisation d’environ 600 élèves d’IMT Lille Douai sur une année scolaire et des membres du personnel et conduit également à la formation d’animateurs parmi les élèves et le personnel.

Cette démarche DD&RSE est aussi portée par des associations étudiantes autour d’évènements à l’occasion de la Semaine Européenne de Développement Durable et de la Semaine Européenne de Réduction des déchets.

Par ailleurs, a été créé en 2019-2020 un comité Ingénieurs citoyens (comptant pour l’instant une dizaine de membres actifs) dont l'objectif est de communiquer à la direction de l’établissement les ressentis et les souhaits des élèves vis-à-vis de l'intégration des notions de responsabilité environnementale et sociale dans les formations d'ingénieur.

Groupe INSA

Projet ClimatSup INSA

Dernière mise à jour : Septembre 2020

A l'échelle de l'ensemble des INSA a été signé un partenariat avec le think tank The Shift Project, dont l'objectif est de sensibiliser à la sobriété et à la transition vers un modèle décarboné. Cette collaboration a donné naissance au Projet ClimatSup INSA en 2020. Les informations générales sur ce partenariat sont à retrouver sur cette page détaillant les contours du projet.

En plus de cette initiative, d'autres expérimentations ont déjà été menées ou sont en cours dans certaines écoles du groupe.

INSA Lyon

Cours "Remettre en cause"

Dernière mise à jour : Septembre 2020

En septembre 2017, le collectif Ingénierie pour l'économie sociale et solidaire (IESS) s'est vu confier la responsabilité d'un cours à la carte. La décision est prise d’expérimenter un cours organisé et partiellement dispensé par des élèves ingénieurs. C'est à ce moment-là que le groupe Remettre en Cause (REC) se forme. Le cours porte sur des sujets et interrogations qui sont propres aux créateurs du cours mais qui semblent également partagés par une proportion non négligeable des étudiants.

Le cours est composé d'une vingtaine d'heures, dont la moitié en présentiel et l'autre à distanciel. Lors de la première séance, il s'agira notamment d'introduire le cours et de faire connaissance tandis que le dernier créneau sera dédié à l'évaluation des présentations des réflexions menées par chaque groupe.

Les thématiques abordées changent chaque année afin de renouveler le contenu du cours. Ce dernier est accessible à toutes et à tous en ligne via ce lien.

Transition INSA : exemple du département Génie Electrique

Dernière mise à jour : Juin 2020

Créé par la direction des formations, Transition INSA s'est mis en place dans le but de faire suite aux premières démarches environnementales : recrutement d'ingénieurs sur les questions d'éco-campus, obtention d'un label DD&RS en 2016, grève mondiale pour le climat de mars 2019. Des groupes de réflexion ont été créés à raison d'un par département, dont Transition GE. Ils ont été amenés à se poser ces questions d'enjeux énergie-climat de manière approfondie. Des études ont été menées par les élus étudiants : les enjeux socio-environnementaux et climatiques concernent les étudiants et la demande de leur intégration dans les cursus de l'INSA Lyon est forte.

A la rentrée 2021, l'objectif est d'attribuer 12 crédits ECTS (équivalant à 6 à 7 semaines d'enseignement) dédiés à ces questions.

Ce travail est mené d'abord par les étudiants, mais les professeurs et les techniciens participent aussi aux groupes de travail Transition INSA. Pour ce qui est de Transition GE, la démarche de co-construction s'est révélée très importante, tout comme la notion d'intelligence collective (communauté d'intérêt, espace collaboratif…).

Un cycle de conférences a été mis en place dès la rentrée 2019. Son but avoir une vision du GE et des questions environnementales, et de pouvoir faire le lien entre les deux. L'accueil est spécifique, tourné enjeux environnementaux, sous forme de conférence et d'achat d'un livre (Transition énergétique en région Auvergne-Rhône-Alpes). Le tout est suivi de projets de réalisation tournés enjeux sociaux et environnementaux (exemple : optimisation de l'éclairage dans un bâtiment de l'INSA, optimisation de l'orientation des pales d'une éolienne). En parallèle est prévue une formation enseignante, sur le principe d'auto-formation. Un espace de sensibilisation collective est également envisagé. La démarche se veut prospective : comment aborder ces enjeux-là en terme de fond et de forme pédagogique au sein de la formation GE, hors cours magistraux ? Quelles sont les limites ? Quels sont les freins ? (Formation des enseignants par exemple).

Transition INSA vise à fédérer ces initiatives. Les défis pour la suite sont multiples : rendre pérenne le groupe de travail tel qu'il fonctionne et que la démarche ne s'éteigne pas, continuer de fonctionner avec les enseignants, l'administration…

Quelques conseils issus de ce retour d'expérience :

  1. Définir les objectifs / buts communs.
  2. Identifier les parties prenantes / acteurs et opposants
  3. Définir la structure / mode de management / outil de communication interne et externe
  4. Définir une stratégie / méthodologie impliquant l'ensemble des parties prenantes / acteurs et opposants
  5. Appliquer la stratégie retenue, via un processus d'amélioration continue

INSA Toulouse

Dernière mise à jour : Juin 2020

Côté INSA Toulouse, le projet de transformation des enseignements avec le Shift Project a été pris en main avec l'aide du groupe local IE Ingénieur·e·s pour Demain.

De plus, l'école sert déjà d'expérimentation depuis plusieurs années autour des enseignements portés sur les SHS, avec le soutien du comité FormIC d'ISF. Plus d'informations sur le site de l'Observatoire des Formations Citoyennes.

Groupe Centrale

CentraleSupélec (Paris-Saclay)

Dernière mise à jour : Mai 2020

La démarche à CentraleSupélec est le fruit d'un travail commencé en 2019, à travers la mise en place d'une Chaire de la Transition Écologique et Citoyenne/Solidaire - ou tout au moins d'une instance déléguée au sein de l'école pour adresser ce thème. Un groupe de jeunes, dans le cadre d'un projet innovation, a été interroger directement des élèves, en particulier des étudiants de troisième année.

Les principales conclusions de ce rapport sont les suivantes.

Côté élèves :

  • Les cours dispensés en 3A ainsi que l’organisation de la relation étudiants/entreprises rendent souvent trop compte des visions de grandes entreprises partenaires de l’école (entreprises souvent très peu soucieuses de leur impact environnemental), sans remise en cause aucune de leurs propres activités et sans offrir aux étudiants des opportunités de parcours alternatifs, dans une époque où ceux-ci sont des plus en plus attirés par des carrières différentes.
  • Peu de place est laissée dans l'enseignement à des raisonnements non orientés vers la rentabilité. Il n’y a pas ou très peu de réflexion autour de l'Économie Sociale et Solidaire (fondée sur 5 piliers : objet social, gouvernance partagée, lucrativité limitée au sens des rémunérations individuelles, modèle économique mixte, libre adhésion), autour des externalités positives, des inégalités sociales ou même d’un éventuel changement de paradigme dans les prochaines années sous l’effet des dérèglements climatiques.
  • La troisième année ne donne pas ou peu les outils pour cerner, analyser et agir sur l’impact de nos actions d’ingénieurs sur le climat, la biodiversité, et les enjeux sociaux qui leurs sont liés, dans les domaines auxquels nous promettent nos dominantes.

Côté responsables de dominantes :

  • Il y a un manque de coordination et de visibilité des différents acteurs agissant au sein de l’école sur la thématique de la transition écologique et sociale : c’est ce qui ressort également de la vingtaine d'entretiens tenus au printemps 2018 avec des membres d'entités travaillant dans le domaine scientifique et technique, dans le cadre des étapes de l’Action Tank de la Transition Écologique et Citoyenne/Solidaire. Le rapport correspondant est accessible aux personnes membres de l'association des Alumni de CentraleSupélec. Il n’y a pas non plus de stratégie globale annoncée sur ces sujets. Dès lors, il est souvent difficile de se positionner, d’identifier les axes prioritaires, les compétences à cibler. La création d’une instance officielle au sein de l’école aiderait beaucoup, à la fois pour la visibilité et pour la crédibilité des projets.
  • La troisième année est une année de spécialisation technique. Dès lors, il est très compliqué d’y inclure des réflexions transversales telles que celles sur l’environnement, le climat, les alternatives économiques ou les impacts sociaux. De plus, les outils pédagogiques adaptés sont à inventer, ce qui requiert une coordination (ce qui renvoie au premier point).
  • Sur ces problématiques, la première et la deuxième année seraient bien plus adaptées, car à vocation généralistes. En troisième année, il est néanmoins possible d’inclure des modules électifs spécifiques et de repenser certaines parties de cours pour y aborder ces sujets. Le format de conférences est également très pertinent en troisième année (malgré le côté passif, que l’on peut néanmoins pallier en incluant une part de débat), mais il faut trouver les bons intervenants ce qui n’est jamais chose aisée.

Cependant, les rencontres avec les différents responsables des futures dominantes ont aussi démontré une prise en compte croissante de la question écologique dans la construction de leur troisième année.

Ce tour d’horizon a permis d’acquérir une connaissance plus détaillée des revendications étudiantes ainsi que des freins et motivations émanant des professeurs.

En conséquence, plusieurs décisions ont été prises :

  • Un Référent “Développement Durable: transitions énergétiques, écologiques et sociales” a été nommé en janvier 2020. Il a pour missions :
  1. de réaliser un état des lieux de la situation (ce qui a été fait);
  2. de situer CentraleSupélec par rapport aux établissement comparables;
  3. d'être l'interlocuteur des partenaires institutionnels de l'école sur ces sujets;
  4. de proposer une feuille de route, et de mettre en place un dispositif de suivi et d'évaluation des nouveaux projets et des nouvelles mesures qui seront décidées.
  • Un Comité de Transition Durable, inscrit au règlement intérieur de l'école, a été mis en action pour piloter la nouvelle dynamique institutionnelle en cours d'émergence;
  • Une Commission de l’instance académique pour la transition écologique, comportant des enseignants mais également quelques élèves et un ancien élève, s'est constituée fin 2019 et se réunit une fois par mois afin d'élaborer des propositions d'évolution des enseignements, mais également de la recherche, des formations et des sujets d'incubation. Elle a rendu son rapport de propositions cette toute fin d'avril et des recherches de financements sont en cours d'organisation pour démarrer les premiers sujets (réflexion sur les enseignements 3A, accueil de résident pour travailler sur les sujets de transition, …). Par ailleurs une participation à la réponse réponse “Réseau Environnement de l’UNIversité paris-Saclay” à un AMI de l'Université Paris-Saclay comporte des propositions pluridisciplinaires de recherches et formations sur ces thématiques.

Ecoles Normales Supérieures (ENS)

ENS Paris-Saclay

Dernière mise à jour : Octobre 2020

A l'ENS PS, sous l'impulsion de l'association étudiante Terre à Terre, un travail sur une transformation des formations pour y inclure les enjeux écologiques est également en cours. La démarche se fait en accord avec le Campus de la Transition (projet FORTES, avec le ministère de l'enseignement supérieur pour l'élaboration d'un tronc commun en licence + spécialisation par discipline en master. Pour plus d'informations : voir le site du Campus de la Transition) et le chargé développement soutenable de l'école.

La mobilisation est espérée suffisante pour enclencher un dialogue avec l'administration.

Ecoles d'agronomie

Institut Agro

Dernière mise à jour : Décembre 2020

Issu de la fusion d'Agrocampus Ouest à Rennes et de SupAgro Montpellier, l'Institut Agro est sur le point d'élire son futur directeur / sa future directrice. Les étudiants et étudiantes des deux écoles internes sont convaincus que c'est également l'occasion d'un renouveau profond de stratégie de l'établissement : saura-t-il se positionner en pionnier des transformations indispensables de nos secteurs d'activité ? Face aux enjeux écologiques, économiques et sociétaux, l'Institut Agro voudra-t-il faire de nous des ingénieurs moteurs de changement ?

Rédigée à partir d'une consultation menée auprès de 300 étudiant·e·s, c'est ce que demande cette lettre. Elle est accompagnée d'un dossier de propositions, constitué de l'ensemble des idées concrètes issues de la consultation.

ISAE-SUPAERO

Dernière mise à jour : Février 2021

1re année

Tous les primo-entrants du cycle ingénieur, du cursus par apprentissage (FISA) et du Master Aerospace Engineering (MAE) sont formés aux enjeux climatiques via la « Fresque du Climat » dès leurs premiers jours sur le campus depuis la rentrée 2019 pour les élèves ingénieur et depuis 2020 pour les élèves du MAE et du cursus FISA.

En complément de la Fresque, deux journées sont consacrées aux enjeux environnementaux lors de l'arrivée des 1ère année Ingénieur. Une journée et demi est consacrée à une activité low-tech qui vise à construire une micro-turbine hydraulique à l'aide d'un vélo d'occasion abîmé. Donc en équipe d'une dizaine d'élèves, ils doivent coopérer pour créer cette micro-turbine qui devra éclairer un tableau de LED à la fin (qu'ils devront également réaliser). Cette activité est une vraie réussite car elle a un aspect sensibilisation aux enjeux, donne un avant goût du métier d'ingénieurs (problématiques techniques - mécanique, électronique - et problématique de gestion de projet et d'équipe) et surtout on met la main à la pâte. On se salit, on bricole, on perce, etc. Ces deux journées se finissent par une après-midi conférences sur les enjeux sociétaux (plutôt axée avec une approche historique et sociale).

Vidéo "Activité Low Tech à l'ISAE-SUPAERO"

En 1ere année ingénieur, à partir de 2020, une semaine (découpée en deux parties) est consacrée au rôle de l'ingénieur pour le développement durable. Organisée autour d’ateliers de réflexion en petit groupe, les étudiants découvrent et débattent de plusieurs aspects de la problématique énergie-climat. Le second semstre propose une série d'enseignements électifs dont :

  • La transition énergétique : quel rôle pour l'ingénieur ? (30h - 30 élèves max) - rappels sur les enjeux environnementaux avec un approfondissement sur le changement climatique et un focus sur l'impact du numérique, place de l'ingénieur dans ce contexte et psychologie du changement. Projet de 10h.
  • Écoconception et énergie renouvelable (30h - 30 élèves max) - L’objectif de ce module est d’une part de présenter les enjeux, les différentes approches et les outils pour éco-concevoir et d’autre part d’étudier les énergies et identifier celles renouvelables avec leurs exploitations ou transformations. Le cours est une introduction à l'écoconception: choix des matériaux dans une optique environnementale.

1ère année Ingénieur par Apprentissage

  • Fresque du climat
  • 30 heures sur les enjeux environnementaux et du développement durable.
  • Module 1 : Cadre et objectifs du Développement Durable et de la RSE
  • Enjeux du DD et de la RSE
  • SME et réglementations
  • Module 2 : énergie et environnement
  • Ressources énergétique & non-énergétiques, Climat
  • Module 3 : Outils de transition pour l'ingénieur
  • Bilan Carbone & ACV
  • Bio inspiration
  • Économie circulaire et de la fonctionnalité

2e année

Un module de Tronc Commun de 20 heures est en place en 2ème année du cycle ingénieur sur l'Introduction aux enjeux environnementaux, ce module est divisé en trois parties :

  • “Constat sur les enjeux environnementaux” (9h) : énergie, ressources, biodiversité et changements climatiques
  • “Causes” (8h) : approche avec des facteurs économiques, techniques et culturels
  • “Atelier des solutions” (3h) : atelier 2 tonnes (travail de groupe pour trouver des solutions afin de limiter les émissions de GES à 2t/habitants d'ici 2050) et séance de débats

Tous les étudiants du cycle ingénieur bénéficient donc de plus de 60h de formation sur le sujet du développement durable.

Les enseignements électifs proposés en 2e année sont :

  • La transition énergétique : quel rôle pour l'ingénieur ? (30h - 30 élèves max) - rappels sur les enjeux environnementaux avec un approfondissement sur le changement climatique et un focus sur l'impact du numérique, place de l'ingénieur dans ce contexte et psychologie du changement. Projet de 10h
  • Économie circulaire (20h - 30 élèves max) - Acquérir une vision holistique des solutions de réduction des impacts environnementaux des 3 domaines de l’économie circulaire, découvrir les méthodes et outils de réduction d’impacts des 7 piliers.

Programme 2020-2021 2e année

3e année

En 3e année, les élèves ingénieurs qui choisissent le Domaine ETE (Énergie, Transport et Environnement) bénéficient de 140h pour “donner aux étudiants une vision transdisciplinaire afin de mieux comprendre les relations entre le développement technologique, l’énergie et l’environnement”. Les domaines, ou “domaines d'application”, représentent l'une des deux spécialités à choisir en dernière année avec les “filières d'expertise”. Pour chaque élève, trois jours par semaine sont consacrés à sa filière (plus orientée technique/scientifique) et deux jours à son domaine (plus orienté sur un secteur d'activité). Le domaine ETE se découpe en 5 modules :

  • Énergie et climat (29h) : enjeux énergétiques, impact des secteurs sur l'environnement, contraintes, rôles des politiques publiques.
  • Économie et écologie (30h) : analyse de cycle de vie et du bilan carbone, réduction de l'impact environnemental d'un processus ou d'une activité.
  • Énergie et réseaux (29h) : fonctionnement et optimisation d'un réseau de production électrique, énergies renouvelables, principes de régulation, stockage.
  • Transports et intermodalité (33h) : défis énergétiques, leviers d'optimisation et de réduction de l'empreinte environnementale.
  • Étude de cas en optimisation (19h).

Programme 2020-21 3e année

Enfin, un programme Certificat d'Ingénierie Environnementale d'une durée de 2 mois est proposé aux étudiants ingénieurs du Groupe ISAE après le premier trimestre de 3e année. Il est dédié à l'environnement dans le secteur aéronautique et s'organise en 3 parties : “quels sont les impacts et les enjeux ?”, “quelles solutions pour réduire les impacts du secteur ?”, “repenser la mobilité” pour un total de 180 heures.

ISAE-SUPAERO, "Le certificat Ingénierie Environnementale de l’ISAE-SUPAERO, une réponse pour former les futurs ingénieurs aux enjeux du développement durable"

Groupe de travail sur le développement durable dans le cursus

D'un point de vue pratique, l'école a mis en place d'elle-même un groupe de travail DD en Octobre 2019, il regroupe les différents acteurs de l'école : étudiants, profs, personnels administratifs, direction… Le recrutement d'un personnel chargé de l'évolution des cursus a eu lieu en Septembre 2019 et un second recrutement sur la prise en compte des enjeux environnementaux au sens large a eu lieu mi-2020. La feuille de route Horizons a été votée lors du Conseil d'Administration de Novembre 2020 et publiée en 2021.

Ressources complémentaires

En plus des retours d'expérience consultables ci-dessus, diverses ressources existent quant à la nécessité de faire bouger les formations ou la proposition d'alternatives, cela dans un cadre parfois plus large que la simple école d'ingénieur. En voici une liste non exhaustive :

Manifeste pour une Formation Citoyenne des Ingénieur·e·s (ISF, comité FormIC)

Dossier des Organisations - Enseignement supérieur et Transition Ecologique

Plateforme Enseignement et Transition Ecologique (PRE)

Réseau Ingénium

Mobiliser l'Enseignement Supérieur pour le Climat (rapport du Shift Project)

Former l’ingénieur du XXIe siècle - Intégrer les enjeux socio-écologiques dans les formations du Groupe INSA (rapport intermédiaire du Shift Project)

Education au développement durable dans les écoles d’ingénieur·e·s (rapport de Kohereco)

**Ecole Nationale d'Ingénieurs de Brest (ENIB)**

( dernière mise à jour : avril 2021)

A l’ENIB, les sciences humaines pour l’ingénieur entendent aider les étudiants à redéfinir leur utilité et leur crédibilité sociale à travers un projet global d’établissement appelé le « projet ingénieur Honnête Homme » où « Homme » est épicène et s’applique donc à tous les sexes. Il ne s’agit pas seulement de fournir aux ingénieurs une formation qui convienne à l’exercice de leur profession, c’est aussi nous le voulons, leur fournir une identité protectrice. L’ingénieur Honnête Homme, c’est l’ingénieur citoyen, curieux et critique, en un mot : Engagé.


La formation s’articule autour de 3 axes :

1) [OIKOS] prendre conscience pour prendre position / Situer son rôle et sa mission au sein d’une organisation pour prendre des initiatives et imaginer des alternatives

* L’année universitaire débute par une leçon inaugurale (obligatoire pour les dernières années), l’occasion d’impulser au sein de l’établissement une réflexion profonde sur le rôle, les missions, la responsabilité des ingénieurs. Depuis 2018, la « Petite leçon » (parcours d’ingénieurs) vient compléter la réflexion en présentant des parcours originaux d’ingénieurs (des ingénieurs engagés)

* Un module de 30 Heures obligatoire « Enjeux et responsabilités de l’ingénieur » les étudiants suivent les cours suivants : Le bilan Carbone, La fresque du climat, Eco conception et cycle de vie, Etude d’impacts, analyse éthico technique, Modèles économiques alternatifs, Géopolitique, RGPD, Ethique du numérique, RSE et éthique de l’ingénieur, Table ronde enseignants, Entrepreneurs de demain, Sulitest.

* Des cours de sciences humaines consacrés aux écologies politiques(21 heures) et à l’interculturalité (21heures)

* Des intersemestres (obligatoires pour tous les étudiants): A côté de cette transmission de connaissances, la pédagogie s’inscrit sur le plan de l’expérience via les Intersemestres où pendant un mois entre deux semestres, les étudiants suivent des formations comme : Médiation scientifique, fresque du climat, conférence sur la collapsologie, e-formation santé et sécurité au travail, zététique, Sensibilisation aux différences, Découverte des métiers de la métallurgie, Dialogue social, le syndicalisme ouvrier etc. Est ainsi mis en évidence le fait que la mission de l'ingénieur ne se limite pas au rôle d’interface entre science et société mais qu'il est un véritable médiateur. L’aspect intrinsèquement politique de ce métier demande donc prise de conscience et prise de position.

* Des modules optionnels de 30 heures sont proposés aux étudiants de 4ème année parmi l’offre citons : sciences politiques, économie sociale et solidaire, qualité environnementale.

La compréhension du monde d’un point de vue sciences humaines et sociales devrait bientôt être complétée par une approche physique.

2) [ETHOS] Mettre à distance, interpréter, discerner pour décider et imaginer

* Deux modules de pensée critique-épistémologie de 21 heures sont dispensés en première année pour pouvoir juger et soupeser les affirmations, agir en connaissance de causes.

* Deux modules de sciences Humaines (21Heures) consacrés à l’anthropologie

* Initiation à la méthode ethnologique pour l'analyse des pratiques en stage: réalisation de carnets de terrains-BD

* Atelier de délibération éthique et de philosophie morale est obligatoire et complété par un cours sur les études d’impacts éthico techniques des solutions dites innovantes.

* RSE : L'analyse critique de la RSE est obligatoire dans les rapports de stage.

3) [PRAXIS] Agir à la hauteur des enjeux

* Des cours de sciences humaines pour former des « philosophe en action » : module sur l’engagement ( en tant que citoyen, ingénieur, entreprise) ⇒ 21 heures

* Action Ingénieur « Honnête Homme » pour une éthique de la responsabilité : les ingénieurs sont invités à identifier un besoin dans la société (Objectifs du Développement Durable spécifié) et à y répondre. Exemple d’actions accomplies par les étudiants [[https://www.enib.fr/ihhnet|: faire découvrir la low tech en maison d’arrêt, accueil des réfugiés dans l’établissement en partenariat avec l’ONG Each One, organisation de Hackathon Océan (sensibilité éthique aux données de l’océan), mise en place d’une antenne Ingénieur Sans Frontière, de maraudes… plus de 30 projets par an depuis 10 ans;

* Des modules optionnels sont également proposés aux étudiants : comme la low tech pour les réfugiés (30 heures) ou Tech for Good (la technique au service de l’intérêt commun), éthique du numérique.

* En partenariat avec l’Ecole Européenne Supérieure d'Art de Bretagne nous organisons depuis deux ans un Hackathon Low Tech avec les structures associatives et entreprises du bassin brestois.


L’ensemble de ce projet « Ingénieur Honnête Homme » a pour but de donner aux étudiants les moyens de faire basculer ce louable « désir d’éthique » dans « une puissance d’agir » telle que Spinoza l’identifie, qui nous détourne de la résignation en nous appelant vers une plus grande perfection : un optimisme de la puissance

Contact: Delphine Toquet, toquet@enib.fr Liens : https://www.cge.asso.fr/liste-actualites/loptimisme-de-la-puissance-par-delphine-toquet-et-jocelyn-bonnerave/ https://www.enib.fr/~tisseau/pdf/enib/ethique-enib-2014.pdf

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